Le coin du généalogiste – Partie 2

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Le coin du généalogiste – Partie 2

Cette série d'articles est écrite par Raymond Dierickx.

L'Etat Civil et Le Port-Marly

Vous avez rassemblé un grand nombre de documents sur votre parenté la plus proche mais il faut maintenant établir formellement votre filiation par des sources incontestables : l'état civil, c'est-à-dire l'enregistrement des naissances, des mariages et des décès.

AUX ORIGINES DE L'ETAT CIVIL

En 1406, les statuts synodaux d'Henri le Barbu, évêque de Nantes, arrêtent que les curés doivent tenir des registres de baptêmes indiquant les noms des parrains et marraines, l'union entre cousins et entre parents spirituels : parrain, marraine, filleul(e) étant interdite par le "droit canon". Tous les ans, ces registres doivent être présentés à l'évêque. Ces dispositions seront reprises par le synode de Paris en 1515.

En 1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts de François 1er oblige les curés à tenir régulièrement des registres de baptêmes et de sépultures. Ces registres, rédigés en « français », doivent être signés d'un notaire et envoyés chaque année au greffe.

En 1563, le Concile de Trente renouvelle l'obligation faite aux curés de tenir leurs registres en double exemplaire.

En 1579, l'ordonnance de Blois d'Henri III fixe les conditions d'enregistrement des mariages et sépultures. Les mariages doivent être précédés d'une publication de trois bans et être célébrés en présence de quatre témoins.

Ainsi les Baptêmes, Mariages et Sépultures (B M S) seront inscrits sur les Registres Paroissiaux de l'Église Catholique.

QUAND LE PORT DÉPENDAIT DE MARLY

A l'époque des premiers registres paroissiaux, la Seigneurie de Marly allait jusqu'à la Seine et comprenait deux paroisses : Marly-le-Bourg ou Marly d'En Bas avec son prieuré et son église dédiée à Saint-Etienne et Saint-Léger et Marly-le-Châtel ou Marly d'En Haut avec son château et son église dédiée à Saint-Vigor. Elle comprenait également les îles du Port de la Loge, le Bas de Marly, une partie de l'île de Retz et les terres entre la chaussée de Charlevanne (Bougival) et la borne de Tancul au port du Pecq. (« L'Histoire de Marly le-Roi des origines à 1914 » de Pierre NICKLER).

A Marly, la mise en place des registres paroissiaux fut rapide.

Le premier registre paroissial de baptêmes de Marly-le-Châtel renferme les actes du 14 avril 1545 au 12 octobre 1581 d'abord écrits en latin puis en français dès le 6 octobre 1548. Le curé y mentionne le prénom de l'enfant, les noms et prénoms du père, de la mère et des parrain(s) et marraine(s) qui nomment le baptisé.

Le premier registre paroissial de mariages de Marly-le-Châtel renferme les actes du 6 juin 1556 au 3 février 1582. Le curé y mentionne la cérémonie des fiançailles (les deux futurs époux font promesse de se marier), les dates des bans publiés trois dimanches consécutifs et le mariage. Il est fait parfois mention d'une dispense du 3ème ban ou de dispense de consanguinité ou d'affinité spirituelle. Les bans étant publiés dans les paroisses des deux futurs époux, le curé note le lieu où le mariage est célébré si nécessaire.

Le premier "Mémoire des enterremens et mortuaires" de Marly-le-Bourg renferme les actes des sépultures du 30 mai 1599 à novembre 1617. Le curé y indique si les défunts ont été inhumés dans le cimetière ou dans l'église.

Ces premiers registres renferment également des testaments (« Les premiers registres paroissiaux de Marly et minutes notariales à la fin du XVIe siècle » de Pierre NICKLER paru dans la Revue 2010 du Vieux Marly ) Le premier registre contenant des testaments faits à Marly-le-Châtel débute le 14 avril 1545. Ainsi, tous deux du port de Marly, Pierre TUILLEAULX teste le 2 décembre 1551 et sa femme Françoise LANGLOIS le 25 février 1553.

QUAND LE PORT DE MARLY DEVINT UNE PAROISSE

En avril 1667, l'ordonnance de Saint-Germain-en-Laye de Louis XIV dite « Code Louis » fixe les mentions à porter pour la rédaction des actes et impose aux prêtres d'inscrire les actes sur deux cahiers dont l'un doit être remis au Greffe.

L'église de Marly-le-Bourg étant en ruine, la paroisse est supprimée par le Cardinal de NOAILLES archevêque de Paris en 1679 et le 27 mars 1681 les deux paroisses sont réunies formant la paroisse de Marly le-Roy. Le 1er avril 1689 une nouvelle et unique église paroissiale et royale est consacrée et placée sous le double vocable de Saint-Vigor et de Saint-Etienne.

Le 31 août 1688, l'Abbé Pierre COULAU, chapelain de la Dauphine, obtient que l'archevêque de Paris consacre son oratoire de la "Grande Maison" afin qu'il puisse célébrer la messe chez lui. C'est dans la "Grande Chapelle" d'un nouveau bâtiment édifié par Honoré Joseph BARJAC sur la même ligne que la "Grande Maison" que dès 1773 Catherine de BRÉDEVENT comtesse de Varneville fait célébrer la messe les dimanches et jours de fête. (« Carnet d'Histoire n° 3 Le Château des Lions » publié par notre association Port Marly Mémoire Vivante)

Le 21 octobre 1778 est posée en présence de Louis XVI la première pierre de la future chapelle du Port. (« Carnet d'Histoire n°4 1785-1985 Deux cents ans de l'histoire de l'Eglise Saint-Louis » publié par Port Marly Mémoire Vivante).

Deux années plus tard, le cimetière en face de la chapelle reçoit ses premiers corps Marie Jeanne MASSON le 16 octobre 1780, Jean Louis MARLIN le 19 et Louis QUEMVA dit ROUTO le 26. Ces trois actes sont sur les registres de Marly le-Roi, la chapelle n'en étant pas encore pourvue.

Le registre paroissial de la Chapelle Saint-Louis du Port de Marly succursale de Marly le-Roi contenant les actes des baptêmes et des sépultures (le curé de Saint-Vigor se réservant la célébration des mariages) s'ouvre le 31 octobre 1780 par le baptême de Marie Madeleine CHAPELLE et l'inhumation le même jour de Marguerite BROSSARD et de Charles CORNABAT.
Le 18 mai 1785 Messire Jean Ignace LEMOYNE prend possession de la cure de l'église paroissiale et royale Saint-Louis du Port de Marly et le 25 juin 1785 un premier mariage y est célébré entre Pierre Antoine LE BON et Marie Geneviève ROBILLIARD.

QUAND LE PORT-MARLY DEVINT UNE COMMUNE

Le 12 novembre 1789 l'Assemblée Nationale Constituante décrète qu'il "y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne". Le 14 février 1790, les paroissiens de Saint-Louis procèdent à l'élection de leur propre municipalité. Etienne VENARD est élu Maire. LE PORT- MARLY est né. (« Carnet d'Histoire n°6 La Révolte du Port Le Port-Marly sous la Révolution » publié par Port Marly Mémoire Vivante)

Le 12 juillet 1790 est votée la Constitution Civile du Clergé. Le 25 janvier 1791 Jean Ignace LEMOYNE refuse le serment civique. Le curé "réfractaire "qui célèbre encore le 5 avril 1791 le baptême de Jean Ambroise LE LAIRE est remplacé par un prêtre "jureur" Jean François WAREMBOURG qui célèbre le 15 avril 1791 le baptême de Pierre LE FRANC.

Le 20 septembre 1792 l'Assemblée Législative laïcise l'état civil. Ce décret définit un nouveau mode de "constatation de l'état civil des citoyens". Les Officiers de l'état civil se voient confier la rédaction des registres, l'original restant en Mairie et le 2ème exemplaire étant détenu au Greffe du Tribunal de Grande Instance et déposé après 100 ans aux Archives Départementales. Les curés sont obligés de déposer leurs cahiers de baptêmes, de mariages et de sépultures à la Mairie de leur commune. Une table alphabétique des actes de chaque registre doit être dressée pour chaque année écoulée avant que soit refondue une Table Décennale (TD) regroupant tous les ans les tables annuelles (ex : 1803-1812 ; 1813-1822).

Le 21 septembre la Convention proclame l'abolition de la royauté et le lendemain la décision est prise de dater les actes de l'an I de la République Française.

Le 23 novembre 1792 An premier de la République Française, le vicaire DELFOSSE remet aux officiers municipaux les registres paroissiaux de 1780 à 1792. C'en est fini des B M S (Baptêmes, Mariages, Sépultures). Maintenant, place aux N M D (Naissances, Mariages, Décès).

Un décret de la Convention du 14 vendémiaire An II (5 octobre 1793) met en usage un nouveau calendrier.

Ce "Calendrier Républicain" débute le 1er vendémiaire An I (22 septembre 1792) et entre en vigueur au Port-Marly le 3 brumaire An II avec le mariage suivant :

« Le troisième jour de la première décade du second mois de l'an deuxième de la république française une et indivisible à six heures du matin ont contracté mariage Pierre BOIVIN et la citoyenne Jeanne Louise BAILLY »

La loi du 13 fructidor An VI institue l'obligation de célébrer les mariages au chef-lieu de canton (Marly) par la municipalité cantonale à partir du 1er vendémiaire An VII (22 septembre 1798). Cette obligation restera en vigueur jusqu'au 7 thermidor An VIII (26 juillet 1800).

Le 22 fructidor An XIII (9 septembre 1805) Napoléon signe le sénatus-consulte qui abroge le calendrier républicain et instaure le retour au calendrier grégorien à partir du 1er janvier 1806 (11 nivôse an XIV).

Depuis la promulgation du Code Civil le 21 mars 1804, des mentions peuvent être inscrites en marge des actes de naissances et de mariages. Ce sont les "mentions marginales" que nous étudierons dans un prochain article.

Partie 3
2017-02-06T21:05:54+00:00 4 mars 2015|Catégories : Coin du généalogiste|
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