Le coin du généalogiste – Partie 4

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Le coin du généalogiste – Partie 4

Nous avons tous un grand-père, un grand-oncle, un membre de notre famille qui ont participé à la Première Guerre Mondiale. Pour leur rendre hommage, nous devons leur consacrer une page dans notre généalogie.

Le Recrutement Militaire

Avant de reconstituer leur parcours militaire, il nous faut étudier l’histoire du Service Militaire et nous pencher sur les sources à notre disposition.

UN SERVICE MILITAIRE OBLIGATOIRE : UN PRINCIPE RÉVOLUTIONNAIRE

La loi JOURDAN du 5 septembre 1798 crée la “conscription universelle et obligatoire” de tous les Français âgés de 20 à 25 ans. “Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie”.

Chaque année, tous les Français “d’âge militaire” (20 ans révolus) doivent être inscrits ensemble c’est-à-dire “conscrits” sur les tableaux de recrutement de l’armée et forment une “classe”. Ils subissent une visite médicale devant un “Conseil de Révision” qui les déclare aptes ou les dispense pour cause d’infirmité ou d’incapacité à servir.

Chaque canton ne devant fournir qu’un certain quota d’hommes (“la levée”), seuls les moins âgés de chaque classe sont appelés à rejoindre leurs drapeaux.

Le système fut très vite vicié par le tirage au sort qui désignait ceux qui iraient sous les drapeaux, par le remplacement qui permettait à un homme d’échapper à la conscription (le remplaçant négociant avec l’appelé et sa famille une compensation financière en échange de son engagement), par les dispenses (hommes mariés, veufs avec enfants) et par les nombreuses exemptions de complaisance.

La conscription sera abolie par la Charte de 1814.

UN SERVICE MILITAIRE OBLIGATOIRE : UN LONG PROCESSUS

La loi GOUVION-SAINT-CYR du 10 mars 1818 rétablit le recrutement par tirage au sort et autorise le remplacement.

La loi du 26 avril 1855 substitue l’exonération au remplacement. Ceux qui en ont les moyens peuvent verser une taxe à la caisse de dotation de l’armée.

La loi du 1er février 1868 autorise de nouveau le remplacement.

La loi du 27 juillet 1872 maintient le tirage au sort mais supprime le remplacement. Elle élargit les motifs de dispense aux familles marquées par les prélèvements militaires, aux soutiens de famille ainsi qu’à certaines professions notables (enseignants, religieux).

La loi du 15 juillet 1889 maintient le tirage au sort mais les bénéficiaires doivent effectuer un service réduit. Elle supprime les dispenses aux enseignants, aux élèves des grandes écoles et aux séminaristes qui doivent également un service réduit.

La loi du 21 mars 1905 rend le service militaire personnel, égal et obligatoire pour tous. Elle supprime le tirage au sort, les remplacements et les exemptions. Tous les hommes sont appelables pour un service actif universel.

LES INSTRUMENTS DE RECHERCHE

A partir de 1867, pour chaque conscrit, pour chaque jeune homme appelé dans l’année de ses 20 ans, est rédigée une fiche individuelle dite “ fiche matricule”.

Pour pouvoir consulter la fiche matricule d’une personne, il est nécessaire de de connaître ses nom et prénom, son année de naissance pour en déduire sa “classe” d’âge c'est-à-dire l’année où elle a eu ses 20 ans, son bureau de recrutement auquel se rattache sa commune de résidence au moment de son appel sous les drapeaux. Le Port Marly est ainsi rattachée au Gouvernement Militaire de Paris, bureau de recrutement de Versailles

Les tables alphabétiques définies par classe et par bureau de recrutement permettent d’obtenir le numéro de matricule de la personne recherchée ainsi que le numéro du registre dans lequel se trouve la fiche de la personne.

LES RENSEIGNEMENTS PORTÉS DANS CES REGISTRES

On y lit l’état civil complet (date et lieu de naissance, domicile, profession, nom des parents), les lieux d’habitation successifs, le signalement (couleur des cheveux, des yeux) ainsi que la taille. De 1832 jusque sous la Troisième République, la taille minimum pour être bon pour le service est de 1,56 m.

On y trouve également le degré d’instruction codifié par un chiffre. 0 : ne sait ni lire ni écrire ; 1 : sait lire seulement ; 2 : sait lire et écrire ; 3 : possède une instruction primaire plus développée ; 4 : a obtenu le brevet ; 5 : bachelier, licencié.

La fiche matricule appelée aussi “état signalétique et des services” retrace le parcours militaire : décision du Conseil de Révision (ajourné, bon pour le service armé), les affectations, les faits d’armes, le détail des services et mutations diverses dans l’armée active, la réserve de l’armée active, l’armée territoriale at sa réserve.

Toutes ces indications seront utiles pour écrire l’histoire d’un enfant du Port-Marly, combattant de la Grande Guerre, comme nous le verrons dans un prochain article

Raymond DIERICKX

2017-02-28T11:44:30+00:00 24 décembre 2015|Catégories : Coin du généalogiste|
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